Le mur des « lamentations » à Roubaix

C’est un peu le feuilleton de l’été chez nous. « Le mur des établissements Nollet doit-il être sauvé ? » titre la presse en y consacrant une page complète et de multiples reprises.

Pour bien entrée dans le sujet il convient de se rendre sur place. Ce mur rappelle notre histoire et le savoir faire des ouvriers du 19ème siècle. Seulement faute d’entretien sous les mandats des deux précédents maires il menace de s’écrouler. Le nouveau maire et son équipe héritent du cadeau et décident de le démolir, finance oblige.

Franchement si l’on fait vite les deux longs murs en angle des rues de Crouy et Soubise n’apportent rien à ce secteur combien triste et nous comprenons la première réaction de M. Delbar. Nous pensons qu’en affichant le coût de la rénovation, le plus grand nombre des roubaisiens, les sans voix, diraient : « Il y a assez de misère à Roubaix pour ne pas dépenser de l’argent pour ce sinistre mur. Il ferait mieux de l’utiliser pour assainir le quartier des bandes, des dealers … qui empoisonnent notre vie quotidienne. » En réalité, c’est sur la façon de traiter des sujets de ce type que M. Delbar sera jugé postérieurement. Au quotidien, il doit savoir anticiper l’avenir et mettre la ville en état d’être attractive demain. C’est pourquoi nous pensons qu’il faut faire preuve d’imagination dans cette affaire.

Permettez-nous de donner un avis. Roubaix a une âme, c’est son histoire et on a déjà suffisamment amputée son patrimoine immobilier dans les années 1960/70 pour doubler de vigilance. Par exemple, les anciens en rage encore des frénésies de démolition du patrimoine d’une bonne partie de l’avenue du Général de Gaulle. Aussi, il y a peut-être un juste milieu à trouver. Pourquoi ne pas préserver seulement une partie du mur ; une dizaine de mètres sur la rue de Soubise et de même sur la rue de Crouy jusqu’à l’arche dont nous pourrions garder le départ. L’ensemble serait moins fermé. Le coût financier de la rénovation réduit pourrait-être inclus dans le projet immobilier à venir et donc à la charge du promoteur. Sa mission serait de mettre en valeur cette portion de mur préservée en l’intégrant dans un petit espace paysager qui permettrait d’en faire le tour, un éclairage à Leds viendrait le soir venu souligner l’esthétique de l’ouvrage. Son histoire serait reprise sur de panneaux didactiques sans lesquels le promeneur lambda ne peut pas s’approprier cette marque du passé, nous pensons que Corentin Cagnard (voir la page Facebook La Roubaisienne) serait fier de s’en occuper.

Du mur « des lamentations » nous aurions alors écrit une page d’histoire à la gloire de notre ville.

Philippe Delannoy, Roubaix Aujourd’hui et Demain

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