Rachida Dati n’est pas ….

Rachida Dati, député européen n’est pas venu donner sa conférence à l’EDHEC, mardi dernier, sur le terrorisme en Europe.

Rolin Claude député européen a donné sa conférence jeudi dernier sur l’Europe Sociale à la Bourse du travail.

Bretonnier Jean-Michel, Directeur de la rédaction de notre presse régionale, écrit dans sa chronique de ce dimanche: « …C’est au moment où on en a le plus besoin que l’Europe se dérobe et laisse le champ libre à un souverainisme revanchard….La France ne peut rester la France qu’en relançant la construction européenne, qui seule nous permettra de peser… ».

Pourquoi ces trois remarques en préambule ? Nord Éclair dans son édition du mercredi 18 novembre consacre un bel emplacement avec une jolie photo pour nous indiquer que Rachida n’est pas venue donner sa conférence. Chacun apprécie la pertinence de l’information. M. Rolin accompagné de M. Grignard a bien tenu sa conférence sur l’Europe sociale à la Bourse du Travail. Nord Éclair bien que prévenu par mes soins n’a pas annoncé la conférence, ne s’est pas dérangé et bien sûr n’a pas pu informer ses lecteurs du contenu.

Alors je voudrais dire à M. Bretonnier qu’au moment où on le plus besoin d’Europe mon journal se dérobe, et je pense  que pour relancer la construction européenne, qui seule nous permettra de peser, mon journal pourrait au moins consacrer une page plusieurs jours par semaine sur le travail du Parlement européen et ses annexes. Le Front National, justement souverainiste développe souvent ses diableries sur l’Europe dans la presse régionale sans que les partisans de la construction européenne puissent contrebalancer.

Je  vais ici me contenter  de reprendre uniquement les conclusions des deux orateurs. Compte tenu des événements elles se suffisent pour comprendre combien nous serions mieux armés pour nous défendre si nous construisions les États-Unis d’Europe :

  1. Grignard : « …et si nous partagions notre souveraineté… », sous entendu sur les sujets régaliens que nos 28 États membres pris individuellement n’ont plus la capacité, ni financière, ni démographique de solutionner. Je pense entre autres aux contrôles des frontières, aux interventions militaires, à l’immigration, à la pagaille fiscale, sociale, à la traque des mafieux et leur incarcération. En effet, seul un véritable État européen doté d’une Constitution et d’un Parlement qui voterait les lois dans la sphère régalienne (Sans la contrainte de cette absurde règle de l’unanimité – une démocratie où 100% des participants votent Oui, qui peut y croire !) peut nous sortir de nos imbroglios.
  2. Rolin enchaîne dans le même esprit : « …il y a quelqu’un en France qui incarne l’ineptie : c’est Marine Lepen. Quelque part, elle est « merveilleuse » : il ne se passe pas une session à Strasbourg sans qu’elle ne vomisse (passez-moi l’expression) à propos de la perte de « souveraineté nationale ». Mais enfin, c’est du pipeau !  Je suis peut-être bien placé, comme Belge, pour savoir que la Belgique, dans un monde globalisé qui existe – que cela nous plaise ou non – ne peut pas beaucoup peser sur le cours des événements.  La France est évidemment plus grande, mais sa position est à peine différente.  Celle des Allemands est sans doute meilleure du point de vue économique, mais ils ne peuvent pas non plus peser dans un monde globalisé.  Ou nos voitures de demain seront européennes, ou elles ne seront pas, ou plutôt elles seront construites ailleurs qu’en Europe.  Les avions de demain seront des Airbus, ou, à défaut, ne seront pas construits chez nous.  Notre capacité de résister, ou d’avoir certains outils pour résister au terrorisme et construire la paix passera par notre capacité d’avoir de réels services de renseignement européens, ainsi qu’une défense européenne.  Je ne suis pas du tout militariste, mais il nous faut un outil de défense européen, ainsi qu’une capacité de mettre en œuvre, sans dépendre d’autres acteurs, l’économie qui peut l’accompagner.  Aujourd’hui, dans le conflit ukrainien, ce sont des soldats américains qui y vont.  Comme Européens, nous devons aussi avoir cette capacité.  Pour tous les problèmes que nous avons, on peut démontrer facilement que les logiques nationales, sur ces grands enjeux, ne sont pas pertinentes.  Dire que l’on doit revenir à cela, c’est du pipeau.  Au contraire, nous devons mettre nos moyens en commun.  C’est essentiel.  Je fais là un plaidoyer.  Si j’ai pu paraître un peu pessimiste tout à l’heure, je peux vous avouer être tombé amoureux de l’idée européenne dans mon espace transfrontalier …  Je suis en transhumance, je ne serai jamais un vrai politique….  C’est un défi passionnant à relever, pas seulement pour nous mais plus encore pour les générations de demain.  On n’a pas le droit de ne pas relever ce défi – là.  C’est le message que je souhaite vous laisser aujourd’hui. »

 

 

 

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