Archives mensuelles : mars 2023

Progressiste à contre-courant à Roubaix

 

 

J’étais à la réunion publique, quartiers centre, du 2 mars 2023. M. le Maire de Roubaix était annoncé. Il était absent. Dommage. Le sujet concernait le cadre de vie du centre et au-delà ; sa présence me semblait indispensable dans la continuité de ses engagements électoraux.

Ses adjoints, Mme Mezouane et M. Garcin accompagnés d’un directeur de service nous présentent longuement, avec un art assuré de la communication surfaite « Ce qui a déjà été fait ». Toutefois, s’il faut modérer ces propos effectivement des engagements de campagne ont été réalisées : l’animation populaire de la Grand-place est à souligner, la propreté fait l’objet d’un combat quotidien même si le résultat n’est pas vraiment au rendez-vous, des caméras de surveillance ont été installées, la police municipale a été renforcée, la jeunesse n’a pas été oubliée, Blanchemaille est une réalité, des efforts pour verdir Roubaix sont en cours, …

Les projets, les grandes orientations nous sont alors présentés. Elles découlent nous dit-on d’une forte participation de la population sollicitée entre autres par des questionnaires remis aux passants. Je passe à pied au moins deux fois par jour dans le centre de Roubaix, je n’ai jamais été sollicité ?

Une ville plus verte

De la verdure pleine terre sera implantée dans le centre notamment rue du Vieil Abreuvoir, bravo. Cependant la rénovation de cette rue est toute récente 2020 ! La rue va donc être remise en travaux. Ce n’est pas un processus de bonne gestion ; on aurait quand même pu réserver les emplacements des plantations lors de cette rénovation (1). Formons le vœu que les essences soient bien choisies pour ne pas venir lors de leur croissance fleurter avec les fenêtres des habitations et créer des nuisances. Sur la grand-place on attend de beaux arbres, des fleurs et des bancs en prolongement de la rue Maréchal Foch et de belles terrasses devraient s’installer à la place du parking ; bravo, ce sera un plus pour notre centre même si c’est un revirement à 360° des propositions de la campagne électorale 2014 de M. Delbar.

Vers des rues piétonnes !

Mettre la rue du Viel Abreuvoir, la rue du Curé et le contour Saint Martin en rues piétonnes, pourquoi pas, mais c’est franchement prématuré parce qu’aujourd’hui elles n’ont pas d’attrait et sont dépourvues de passage. L’arrêt du tramway boulevard des Nations Unies ce n’est pas pour demain. Un parking silo construit dans les années 1980 rue du Curé, à seulement 300 pas de la grand-place, pouvait apporter le flux nécessaire pour donner vie aux rues piétonnes envisagées, mais ce n’est pas l’option retenue. Depuis 11 ans, il est fermé (2) et on le laisse gentiment se dégrader d’année en année. Par conséquence, les commerces qui fonctionnent avec le passage n’ont peu de chance de dégager un chiffre affaires suffisant.

Mettre la Grand-rue le weekend en rue piétonne et y créer des animations m’apparaissent être un mirage en l’état. Je pense que cette demande vient de rêveurs qui n’ont pas pris le temps d’aller le dimanche dans cette rue. Le matin il n’y a personne, l’après-midi je vous laisse regarder les photos (3-4) que j’ai prises à 16h et 18h30 le dimanche 5 mars. Même les 9 restaurants rapides et exotiques sont vides (5).

Stationnement – Zone 30

Vous voulez multiplier le stationnement payant pour éviter les véhicules ventouses. Je pense que les zones bleues aboutiraient au même objectif mais tellement mieux adaptées pour attirer la clientèle de l’extérieur et prendre en compte la grande pauvreté du versant Nord/Est de la métropole.

Mettre partout des zones à 30 km/h c’est faire plaisir : à des petits groupes de pression, à certains élus et journalistes sous prétexte écologique et sécuritaire. D’une part, je ne pense pas que répandre des tonnes de peinture sur la chaussée ce soit écologique. D’autre part, ne venez pas parler d’une réduction de la pollution. Cet argument a été évoqué lors de la réunion et repris dans le N.E. du 7 mars. Le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement dit le contraire. Pour en savoir plus vous pouvez lire sur Internet l’article du 14/09/2021 du quotidien Ouest France.

Enfin, les partisans du tout à 30 km/h reconnaîtront que la très grande majorité des automobilistes et chauffeurs de bus (90%) ne respectent pas le 30 km/h quand ce n’est pas nécessaire. La limite autorisée à 50 km/h en agglomération prévue dans le code de la route est une bonne mesure pourquoi aller jusqu’au boutisme. Progressivement vous retirez tout esprit de responsabilité aux conducteurs. Bien sûr, comme cela a été reconnue ce n’est de toute façon pas cette limitation qui empêchera les irresponsables à pratiquer des vitesses inadaptées en ville. Il aurait été préférable dans un premier temps de faire respecter le code de la route soit 50 km/h mais aussi les règles de stationnement. A Roubaix les voitures garées sur le trottoir (6) ne gênent pas nos édiles, la tolérance Zéro c’est seulement au moment des campagnes électorales. Pourtant convenez que la personne handicapée, la maman avec sa poussette ou simplement accompagnée de ses bambins seraient plus en sécurité sans ces stationnements anarchiques. Savez-vous que certains vont jusqu’à retirer les grandes quilles anti-stationnement pour se garer et on laisse faire (7).

Plus raisonnable et moins coûteux que des zones 30 à profusion serait de mener avec nos députés une campagne pour améliorer la loi afin : de sanctionner le conducteur sous l’emprise de la drogue, d’instaurer une visite médicale d’aptitude à conduire tous les dix ans à partir de la retraite, d’obliger les conducteurs à la conduite irresponsable à repasser le code de la route.

Le patrimoine historique de Roubaix

Quant à la préservation du patrimoine, Je suis totalement resté sur ma faim. Le sujet n’est pas abordé. Il faisait pourtant partie des engagements de campagne de Monsieur le maire (2020 page 26, 2014 page 11) et il a tout son sens au centre-ville et au-delà au regard de ce qui se passe chez nous actuellement rue du Château, à l’Epeule, à l’Alma.

L’aménagement de l’avenue Jean Baptiste Lebas est au programme.

Elle en a bien besoin. Le collectif « Roubaix Aujourd’hui et Demain » avait soumis à Monsieur le Maire en 2015 un projet en 10 pages* et développé 46 idées innovantes. Pour le consulter taper dans votre navigateur : https://www.roubaixaujourdhuietdemain.fr/pour-relancer-un-commerce-en-berne-a-roubaix/ . Quelques idées ont été glanées mais l’essentiel n’a pas été pris en compte. Pour relancer l’attractivité de notre ville le collectif avait déterminé que tout devait partir de cette avenue en s’appuyant sur la locomotive du musée La Piscine. Il fallait un véritable « Plan Marshall » mais au lieu de cela on a droit à des mesurettes tout en voulant nous faire croire que le tissu commercial se reconstitue. Il est malheureusement éphémère. Soyons honnête les originalités se comptent sur les doigts de la main la plupart des commerces ne sont pas adaptés pour retenir sur Roubaix les visiteurs du musée. Faute d’une opération d’envergure l’avenue ne peut pas reprendre vie. Petit état des lieux de cette avenue les 8 et 9 mars 2023 :  

  • Toutes les activités qui n’ont pas d’attrait pour les visiteurs du musée: 3 banques, 3 assureurs, 16 bureaux (avocats, notaire, mission locale, centre d’affaires …), 8 commerces d’alimentation, 7 salons de coiffures et de soins, 3 vitrines d’expositions de robes de mariée, 4 activités rattachées au sport, 3 activités médicales,
  • Les activités basiques mais nécessaire y compris pour les visiteurs du musée: une pharmacie, un hôtel, 3 bars tabac, Relay presse, 21 restaurants et fast-food (la restauration est nécessaire mais tellement en surnombre et pas toujours de qualité).
  • Vient alors en trop petit nombre des activités originales et d’art qui peuvent retenir sur Roubaix les visiteurs du musée. Mais pour le plus grand nombre d’entre elles les horaires d’ouverture sont réduits, voire pas respectés : 5 galeries d’art (CDAM est toujours fermé lors de nos passages), deux librairies qui valent le détour mais on a laissé partir le CEP, deux artisans du cuir, une chapellerie, 7 commerces de vêtements et tissus, plusieurs Maisons de mode sont hélas vides. Il manque des brocanteurs, des créateurs, de l’animation…
  • On ne peut pas aborder ce sujet sans relever malheureusement le carrousel incessant des fermetures: Cheryl, White Swan, Harold, Ceci n’est pas une boulangerie, CEP, My Cereal’s, n° 84, 124, 45, 47, 83, 85, …

Voilà une avenue qui demandait une attention toute particulière avec une préemption automatique par la ville des pas-de-porte qui se libéraient de façon à pouvoir orienter les activités avec l’objectif premier de retenir sur Roubaix les visiteurs du musée La Piscine. Si en plus cette avenue est repensée pour la rendre verdoyante avec le souci de préserver le patrimoine alors pourrait-être entrepris la reconquête d’un centre vivant entre l’avenue jean Lebas et le centre McArthurGlen.