Archives de catégorie : vivre ensemble

Noël 2016 -Voeux 2017

Noël, nous dit-on depuis plus de 2000 ans, c’est une promesse d’Amour et de Paix. L’espoir reste vain. Particulièrement, en cette fin 2016 l’Amour s’absente des foyers et des communautés de vie, la Paix dans le monde est partout submergée par la guerre. Alors de 2 choses l’une nous nous effondrons ou individuellement nous cherchons à construire quelque chose de positif pour que des petites étoiles brillent de-ci de-là. Je vous souhaite, autant que faire se peut un Joyeux Noël et plein de souhaits généreux pour 2017.

De bonnes fêtes,

Philippe Delannoy

La Toussaint – terrain brûlant? –

Un ménage athée, cultivé que nous recevions ce 1er novembre parcourt mon journal Nord éclair, édition Roubaix et ses alentours. Il me dit : « C’est  étonnant que ton quotidien d’information ne dise pas pourquoi nous sommes en congé aujourd’hui. N’a-t’il pas la mission de transmettre aux jeunes générations d’où nous vient cette coutume ? ».

J’ajouterais, notre histoire est-elle un « déchet à oublier au fond des tiroirs », j’y ai pensé en lisant la une du journal de ce jour. La Toussaint c’est la fête de tous les saints (dont de nombreux martyrs). Depuis le concordat de 1801 cette fête est chômée notamment en France. Tout compte fait en y réfléchissant bien voilà une fête qui pourrait être œcuménique car des personnes qui ont une vie exemplaire viennent d’un public universel et pas seulement d’une religion. Elles méritent toutes d’être honorées.

Liberté, liberté chérie quand on t’instrumentalise

Liberté, liberté chérie quand on t’instrumentalise.                                                     Le 03/10/2016

Comme vous, j’ai été abreuvé (et cela risque de continuer dans le contexte électoral) d’une kyrielle de commentaires sur le burkini. Pour sa défense, l’argument le plus souvent utilisé est : « C’est notre droit de s’habiller comme on le souhaite au pays de la liberté et des droits de l’homme.» A première vue, c’est irréfutable, d’ailleurs ce vêtement en soi ne me gêne pas. Sauf que cette fois, il ne s’agit pas d’un effet de mode.

J’ai connu en Europe dans les années 70 le short ultra court et moulant, puis les seins nus, plus récemment le string qui s’échappait du pantalon taille basse et maintenant c’est le jean troué aux genoux qu’il faut porter. Ces  modes, éphémères, légères, permettent aux jeunes de marquer leur personnalité mais ne véhiculent ni religiosité, ni hégémonie comme cela est le cas pour les vêtements religieux ostentatoires islamiques. Nous pourrions penser qu’il s’agit d’une obligation coranique cependant ce n’est pas le cas. D’ailleurs, dès les années 1950 de nombreuses familles de religion musulmane se sont installées en France et jusqu’en 1980 leurs femmes  n’ont pas jugé utile de porter le voile et encore moins le burkini, la burqa, le niqab ou le jilbab pour vivre leur foi. Elles étaient pudiques point.

Plus inacceptable encore, cette mode spécifique islamique n’est pas toujours portée librement. La pression de l’entourage anéantit la liberté pour les plus faibles. Pour être tranquilles, elles  finissent par se soumettre. J’ai vécu 4 exemples autour de moi. Aujourd’hui, nous sommes dans un autre registre, celui de la conquête, menée par les islamistes radicaux, qui divise notre société et détruit notre vivre ensemble. Je m’interroge sur le pourquoi du fait suivant : à la braderie des commerçants de Lille centre le 9 septembre 2016 dans la foule il n’y avait aucun voile alors que de retour dans la partie nord de Roubaix j’en croisais à chaque instant ! La vérité c’est que dans certains quartiers de jour en jour nous vivons de moins en moins ensemble, nous vivons entre soi, nous nous nourrissons, nous buvons, nous parlons, nous pensons, nous nous habillons, nous côtoyons différemment. Quand ces six critères se conjuguent la relation est compromise. Trop de  différence cimente le communautarisme séparatiste. Ce n’est pas ce que le peuple de France souhaite, ce n’est pas ce qu’il a construit après s’être révolté en 1789. J’ajouterai que dans les pays sous contrôle des fondamentalistes islamiques tels que l’Arabie Saoudite ou l’Iran par exemple, sans parler des extrêmes à savoir le califat Syrie/Irak et le Nigéria partie nord, étrangement on ne parle plus de liberté mais de contraintes encadrées par la police religieuse. Il convient donc d’anticiper et de  protéger notre sphère civile de toutes obligations théologiques prétendues. La France l’a fait vis-à-vis des religions juives et catholiques, elle doit le faire vis-à-vis de l’Islam.

Les musulmans (nes) réformistes de France (et de Roubaix la ville où je milite) doivent casser cette dynamique séparatiste. Établir un Islam de France devient un impératif. Ils doivent donner leur adhésion aux principes républicains : liberté d’expression et de critique, égalité hommes-femmes… Les fondamentalistes n’ont pas leur place dans notre civilisation européenne. Ils sont d’ailleurs aussi  combattus par les progressistes musulmans au Maghreb et au Proche-Orient, ce n’est pas le moment de les laisser prendre davantage racine en France et en Europe. Voici quelques exemples du travail d’intellectuels musulmans qui démontent le mécanisme du faux retour aux sources que défendent les fondamentalistes ainsi que les extrémistes de Daech et Boko Haram :

  • l’ouvrage contestataire d’Ali Abderraziq ; dès 1925 ce théologien musulman prône une séparation radicale du spirituel et du temporel. (1)
  • En juin 1993, le journaliste Farag Foda paye de sa vie l’audace d’avoir écrit que l’Islam était uniquement religieux et non politique. (2)
  • En 1996, le Pr. Nasser Abouzeyd de l’université du Caire publia « Critique du discours religieux » dans lequel il déclare la nécessité d’introduire dans l’exégèse coranique une dimension historique… (3)
  • l’article du 18/12/2015 dans le Monde du Cheikh Suprême de la confrérie turque des Fethullatchis : « …il est important pour nous musulmans, de procéder à un examen critique de notre pratique de l’Islam, à la lumière des conditions et des exigences de notre époque.» (4)
  • le 22/12/2015, les muftis du Liban, de Jordanie et d’Égypte signaient la « Déclaration de Beyrouth pour une information religieuse éclairée » recommandant de créer avec les instances chrétiennes un Observatoire du vivre ensemble. (5)
  • Le 27 janvier 2016, 300 responsables religieux musulmans et non-musulmans de 60 pays réunis au Maroc rédigèrent la « Déclaration de Marrakech » prescrivant la nécessité pour les intellectuels et la société civile de favoriser l’émergence d’un courant social faisant justice aux minorités religieuses dans les sociétés musulmanes. (6)
  • Sans oublier les interventions du Dr Boubakeur, la Coordination des musulmans turcs de France et de nombreux imams musulmans qui condamnent les attentats perpétrés en France et soutiennent l’idée de définir un islam compatible avec la République française.
  • … et bien d’autres interventions et prises de position, notamment des femmes musulmanes féministes, sans doute pas suffisamment relayées par la presse.

Tous ces mouvements intellectuels exigent de séparer le temporel du religieux.  Averroès philosophe, théologien, juriste et médecin musulman l’avait déjà initié au 12 ème siècle, 5 siècles avant celui des lumières qui lui emboite le pas. Puis les fondamentalistes chiites et sunnites  (d’obédience salafiste, wahhabite, djihadiste)   ont pris le dessus au Moyen Orient. Ils se sont installés dans l’obscurantisme jusqu’à engendrer des polices religieuses et pire la totale barbarie de Daech et Boko Haram qui ne sont plus du tout dans la spiritualité du retour aux sources mais dans la conquête d’un pouvoir dictatorial sanguinaire sous couvert d’une religion.

Gageons que l’Islam de France sera rapidement en capacité de s’approprier le travail des intellectuels progressifs musulmans qui défendent  les valeurs de bienveillance et de compréhension de l’autre suivant les messages du Coran dans les sourates :

  • (X 99) « Si Dieu voulait, tous les hommes de la terre croiraient. Veux-tu contraindre les hommes à devenir croyants ?
  • (VI 31) « Quand même tu étendrais la main sur moi pour me tuer je n’étendrais pas la mienne pour t’ôter la vie, car je crains Dieu ».
  • (XVIII 73) « … L’inconnu le tua. Eh quoi ! tu viens de tuer un homme innocent qui n’a tué personne ! Tu as commis là un acte détestable ».

Liberté, liberté chérie merci de me permettre de porter ce message de réflexion mais aussi de montrer le chemin vers l’apaisement pour qui sait l’entendre. Notre diversité unie autour du même drapeau, voilà la richesse de nos différences.

Philippe Delannoy.

Nota : l’auteur souhaite que l’éventuelle diffusion de cet article se fasse sans coupure. Par contre, il reçoit volontiers les critiques, les contradictions, il est ouvert au débat.

Source (1-2-3-4-5-6) : les publications « Œuvre d’Orient ».

Un bon esprit…

Un bon esprit, des efforts et du travail cela payent la preuve :

Melle Boutagga 18 ans roubaisienne, petite fille d’immigrés, fière d’être française concourt pour intégrer Sciences Po Paris. Elle est admise du premier coup.

Les bleus « promotion 2015/2016 », fiers de leur pays dont ils défendent les couleurs, ont mis à genoux les invincibles. Ils sont depuis le début de l’aventure : travailleurs, solidaires dans l’effort, généreux. Certains les traitaient de médiocre lors des huitièmes et quarts de finales, ils les ont méprisés de leur silence. Comme c’est agréable de voir le bon esprit qui émane de chez Pogba, Umtiti, Sissoko, Lloris… et bien sûr de chez Griezmann qui reste simple et sait reconnaître que sa performance est à partager avec ses coéquipiers mais aussi avec tous les hommes qui œuvrent dans l’ombre : masseurs, médecins, entraîneurs, sélectionneurs… La classe ce garçon ! Quel que soit le résultat dimanche l’équipe a gagné notre respect.

Le voile n’est pas une obligation islamique

« Le voile n’est pas une obligation islamique »

Le 18 avril 2016, par le Cheikh Mustafa Mohamed Rached, un guide spirituel qui a enseigné à l’université d’al-Azhar au Caire.

Vous trouverez le développement de son argumentation théologique sur Internet en tapant « cridem.org/C_Info ?article=683274″

Un ami musulman m’a envoyé l’article car il recherche comme moi toutes les initiatives qui permettraient de stopper la ségrégation qui s’installe, dans nos villes, entre les musulmans et ceux qui ne le sont pas.

Au-delà de son étude méthodique des textes, le Cheikh évoque le fait que : »le voile islamique s’assimile à un mot d’ordre politique, lequel mot d’ordre conduit à diviser les citoyens et instaurer entre eux une forme de ségrégation. »

Puisse ce guide spirituel professeur de la charia et du droit islamique être entendu par ses sœurs et ses frères musulmans.

Une occasion manquée

Ce jeudi 18h30 24 mars 2016, les roubaisiens (nes) se sont recueillis (ies) devant l’Hôtel de ville en mémoire des morts et par compassion pour des blessés victimes des « terroristes islamiques » à Bruxelles.
Si l’on soustrait les officiels, nous devions être une trentaine. Dommage pour nos cousins belges mais c’est aussi une occasion manquée pour toutes les personnes de religion musulmane de marquer leur attachement à l’Islam de Paix en totale rupture avec l’Islam obscure de la haine proclamé par Dae’ch.

Le flop de la démocratie participative

Le flop de la démocratie participative. Quartier de l’Hommelet – Place Audenaerde (Sacré cœur pour les anciens).

Dans « Point de vue » du 23/01 le journaliste M. Renoul écrit : « tout était réuni pour que le projet soit le plus participatif possible » au final c’est un « sentiment d’échec… 15 participants sur 300 invités ».

Je n’ai pas le même regard. J’ai assisté sur invitation à 2 des premières réunions. Lors de la 1ère j’ai perçu  que le staff du comité avait déjà des idées bien arrêtées. A la 2ème les représentants de la mairie posaient d’emblée sur la table des plans déjà bien élaborés. Dès lors les dés étaient pipés.

Pour que fonctionne une véritable démocratie participative, il faut que les citoyens se sentent acteurs ; autrement dit que les projets soient élaborés à partir de leurs souhaits libérés de toutes influences. C’est seulement alors que les comités, la mairie doivent se mettre au travail, établir la synthèse des attentes des citoyens et faire le tri entre le possible et l’irréalisable, arguments à l’appui.

Sur l’organisation : trois ans c’est beaucoup trop long pour mobiliser les gens, et que dire si  les participants aux premières réunions ne sont plus invités alors qu’ils ont inscrit leurs cordonnées sur un cahier de présence (c’est mon cas).

Les conditions du succès n’étaient pas réunies, le flop final n’a rien d’étonnant.

Voeux 2016

L’année 2016 commence à se dérouler. J’ai choisi de m’arrêter au 6 janvier pour venir vous présenter mes meilleurs vœux.

A cette date, le soleil reprend ses droits sur les nuits les plus longues de l’année. Dans les siècles éloignés, c’était la fête de la lumière. Depuis l’an I, c’est  l’instant où des Rois d’Orient : Balthazar, Gaspard, Melchior vont à la découverte d’un nouveau né « Manifestation de Dieu ». Laissez-moi y voir des gestes de fraternité et d’humilité par lesquels des puissants reconnaissent leurs limites.

Pour 2016, je me suis approprié quatre mots qui entourent le 6 janvier : lumière, découverte, fraternité, humilité et j’aimerais les partager avec Vous.

Bien amicalement,

Philippe Delannoy

Coran : « Allah ne défend pas la bienfaisance »

Yassin Salhi adepte de la radicalisation de l’Islam version Salafiste a cherché à faire exploser un entrepôt de gaz, il a décapité son prochain, tout cela en France. Je ne suis pas musulman mais j’ai pris le temps de lire le Coran traduit de l’arabe par Kasimirski édition Flammarion. Il apparaît que Yassin ne devait pas lire le même Livre Saint. Dans la sourate 60, 8ème verset j’ai lu : « Allah ne vous défend pas la bienfaisance et l’équité envers ceux qui n’ont point combattu contre vous, et qui ne vous ont point bannis de vos foyers. Il aime la justice. »

Difficile de dire que la République française (Elle représente chaque français) ne respecte pas la religion musulmane et ses pratiquants ne sont pas bannis par Elle.

La majorité des musulmans paisibles de France ne peut pas accepter les errements de Yassin Salhi sans réagir. Les partisans du « Bien » devraient se rebeller haut et fort. Ils pourraient aussi le formuler par des actes, par exemple en refusant de porter les vêtements prônés par les adeptes du djihad. C’est une suggestion visible vers l’apaisement. Chacun dans sa foi au sein de sa famille doit savoir prendre sa décision en toute liberté. Pourquoi donc certains (nes) devraient-ils continuer à se stigmatiser eux-mêmes !