Ramassage des déchets – N’y a-t-il pas une autre façon de s’organiser?

Je pose la question. Qu’en pensez-vous mes chers (es) concitoyens (nes) ?

Le 6 avril, je vois passer une camionnette de la ville le long du trottoir côté des numéros impairs de la rue Saint Antoine à Roubaix. Les 2 employés, au demeurant très gentils, changent les sacs des corbeilles qui n’en peuvent plus de déborder depuis déjà 15 jours.

Le 7 avril, je vois la même équipe qui passe cette fois côté des numéros pairs, toujours pour changer uniquement les sacs des corbeilles. Tout ce qui traîne sur leur passage : sacs éventrés, dépôts sauvages, … elle n’a pas le droit de s’en occuper !

Je remercie cette équipe qui accepte de travailler en cette période à risque et qui ne chôme pas. Equipe assez exceptionnelle, je dois dire, pour avoir discuté avec elle à distance. Mais elle doit respecter les ordres au risque d’être convoqué devant leurs supérieurs comme cette soignante d’un hôpital à Marseille qui nous faisait voir sur Facebook il y a quelques jours la triste qualité des surblouses qu’on lui avait fournies.

Mais qui donne les ordres : la MEL, la ville, je ne sais pas. Par contre, je m’étonne toujours du cloisonnement dans l’activité des équipes de nettoyage et des circuits qu’on leur donne à parcourir. Naïvement, sans doute, je me dis qu’en longeant la rue Saint Antoine il aurait été plus efficace de changer les sacs des corbeilles aussi bien du côté pair, qu’impair. Moins de kilomètre à parcourir, gain de temps c’est-à-dire des économies en fatigue, en carburant mais aussi moins de pollution.

Ce n’est pas tout. De la façon dont nos élites organisent le travail des équipes, le citoyen a l’impression que c’est toujours sale partout. En effet, pendant que les corbeilles se vident, les dépôts sauvages et le tout-venant traînent sur les trottoirs et s’accumulent. Dans quelques jours, peut-être, les dépôts sauvages seront ramassés. Mais entre-temps les corbeilles déborderont à nouveau et les trottoirs regorgeront de détritus et ainsi de suite. De ce fait, le citoyen voit constamment une ville sale, confinement où pas.

Sans être un expert mais fort de diverses expériences de terrain, je pense qu’il serait plus efficace de réduire les périmètres d’action par équipe en leur donnant mission de tout nettoyer sur leur passage. Alors enfin les habitants de cette ville pourraient voir des quartiers réellement propres. Du moins quelques temps.

On pourrait même imaginer que les laveuses urbaines suivent ces équipes pour désinfecter les lieux souillés ; alors qu’aujourd’hui tout ce fait dans un ordre dispersé. Ce 7 avril, pendant mon heure de sortie, autour de chez moi, j’ai vu une laveuse-désinfectant opérer rue de l’Hommelet alors que les détritus et les encombrants n’avaient pas été débarrassés préalablement.

Si j’étais entendu, il ne resterait plus qu’à obtenir l’accord des responsables d’Esterra ou de la MEL, (je ne sais pas qui bloque), pour qu’ils consentent à ramasser les sacs poubelles du commerce même s’ils ne sont pas estampillés par la ville. Estampillés ou pas quelle différence ? C’est inouï mais je le réclamais déjà en tant que responsable de la cellule cadre de vie au comité de quartier nord en 2009.

N’y aurait-il pas une emprise trop importante de la MEL dans le fonctionnement de la ville qui bloquerait même les initiatives de bon sens ?

Philippe Delannoy membre du collectif « Roubaix Aujourd’hui et demain », le 7 avril 2020

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